Le train du Diable by Sumner Mark

Le train du Diable by Sumner Mark

Auteur:Sumner, Mark [Sumner, Mark]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Western, Science Fiction
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


16

ne rumeur tenace voulait que la morsure d’un transformeur inocule son talent à la victime. Pour ce qu’en savait Bill, cette rumeur ne contenait pas une once de vérité. Mais, s’il avait eu un transformeur sous la main, il aurait offert avec joie le bras à ses dents.

Les transformeurs guérissaient vite. Bill en avait vu un prendre une double décharge de chevrotines à si courte distance qu’elle lui avait carrément ouvert un trou dans le ventre. Deux jours plus tard, l’homme, remonté en selle, était allé tuer son agresseur. C’était difficile d’éliminer un transformeur.

Bill regrettait de ne pas jouir d’au moins un soupçon d’un tel talent. Pour l’heure, sa saloperie de bras le faisait atrocement souffrir et sa tête ne valait pas mieux. Il avait tellement mal au crâne qu’il manquait de jurons pour décrire ce qu’il endurait. Chaque cahot de la diligence lui faisait découvrir de nouveaux mondes de douleur.

« Vous voulez encore du remontant, monsieur Cody ? » demanda le Faiseur-de-pluie.

Bill voulut refuser en secouant la tête puis se ravisa. « Oui, dit-il. Je crois que j’en veux. »

Le Faiseur-de-pluie fourragea dans ses vêtements et sortit sa flasque. Tenant d’une main une petite timbale en fer-blanc, il fit de son mieux pour verser le liquide ambré, mais une embardée soudaine de la diligence lui expédia un flot d’alcool sur le genou.

Il tendit la timbale au blessé, une expression embarrassée sur son visage blême.

« Dites-le-moi si vous en voulez d’autre, monsieur Cody.

— Oh, j’y manquerai pas. » Bill aurait préféré un gallon de bon bourbon, mais il ne disposait pour le moment que de cet alcool doux et sirupeux. Au moins, l’albinos ne lui reprochait pas d’assécher sa bouteille. La tête lui tourna lorsqu’il but une nouvelle gorgée. S’il devait perdre connaissance avant de finir le reste, se dit-il, ce serait tant mieux.

Le petit panneau à l’avant de la voiture coulissa et Bill grimaça lorsque le soleil envahit brutalement l’habitacle plongé dans la pénombre. « Et mon vent ? lança Muley de son perchoir.

— Ce n’est pas le tien, lui cria en retour l’albinos. Je ne t’ai jamais vu lever le moindre vent.

— J’vous vois pas non plus en lever, répliqua l’ancien marin. C’est la troisième fois qu’il tombe en moins d’une heure. J’ai l’impression que ça vous intéresse pas trop d’arriver au camp avant la nuit.

— Ça m’étonnerait que tu arrives même à trouver le camp.

— Sans vent, c’est sûr. » Muley referma le panneau d’un coup sec.

Bill se frotta doucement la tête. « J’aimerais qu’il évite de faire ça, dit-il. Chaque fois qu’il ferme ce machin, j’ai l’impression qu’on me tire encore dessus. »

Le Faiseur-de-pluie se renfrogna et frotta en vain la tache sur sa jambe de pantalon. « Je vous prie de m’excuser, monsieur Cody. » Malgré le peu de lumière dans l’habitacle, Bill constata que la figure pâle de l’albinos était rouge de confusion.

« Bill, fit l’ancien éclaireur. Tous mes amis m’appellent Bill. » Il se caressa un moment la barbe. « La plupart de mes ennemis aussi.



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